Vernis MARTIN
Vernis mis au point vers 1730 par les quatre frères Martin : Guillaume (mort 1749), Julien (mort 1783), Robert (1706 - 1766) et Simon Etienne (mort 1770).
Ce vernis imite, pour les décors de meubles et d'objets, les laques de Chine et du Japon. Le "secret" des frères Martin consistait à coller des feuilles de papier, à les passer au four pour les durcir, à les peindre de toutes sortes de couleurs, à les vernir, à la résine de copal et à les glacer à la gomme arabique.
Selon un arrêt du Conseil du 18 février 1744, Guillaume et Simon Etienne, le cadet, reçurent le privilège royal de "fabriquer pendant vingt ans toutes sortes d'ouvrages en relief et dans le goût du Japon et de la Chine". Ce privilège leur permettait de baptiser "Manufacture royale" leur atelier principal, situé faubourg Saint-Martin.
Robert, qui portait le titre de "vernisseur du roi de Prusse" exploitait le même procédé faubourg Saint-Denis et fut chargé de divers travaux de peinture dans les appartements de Versailles de 1749 à 1756.
Quant à Gauillaume, installé rue Magloire, il décorait de son vernis meubles et carrosses.
Lazare Duvaux, le fournisseur principal de Madame de Pompadour, a commandé à l'un ou l'autre des frères Martin d'innombrables objets, tels que boîtes, étuis, tabatières, plateaux, cadres de miroirs, garde-vue (abat-jour), ainsi que des cabinets, des secrétaires, des commodes, des tables.
Les ateliers des frères Martin ont été actifs jusqu'en 1785.
Dans l'Ami des hommes, Mirabeau fustigeait les frères Martin en les rendant responsables des "excès de luxe".
Sources bibliographiques
Sous la direction de Jean Bedel
Librairie Larousse - 1983
"Le Meuble Français en laque au XVIIIème siècle"
Thibaut Wolvesperges
Editions de l'Amateur - 2000