Jacob Petit

1796 - 1868




J
acob Mardochée naquit à Paris en 1796, et lorsqu'il se maria en 1816 avec Anne Adélaïde Petit, il ne garda que son prénom et lui adjoignit le patronyme de son épouse pour former ainsi le pseudonyme Jacob Petit.
Après avoir étudié la peinture, notamment avec Gros, Jacob Petit voyagea en Italie, en Suisse, en Allemagne. Il séjourna en Angleterre où il travailla chez un bronzier tout en peignant des décors de théâtre.
Rentré en France, il publia en 1830 un Recueil de décorations intérieures, puis s'orienta vers la fabrication de la porcelaine.
Il loua une petite maison à Belleville et, le 23 juin 1834, écrivait à Brongniart que, manquant de place, il s'était vu forcé de prendre la manufacture de Fontainebleau "pour y établir la platerie et le service de table".

Quatre ans plus tard, Jacob Petit ne fabriquait plus que des pièces d'ornement.
Jacob Petit est cité dans l'Almanach du commerce en 1834, 18, rue Basse Porte Saint-Denis (voie absorbée par le boulevard Bonne Nouvelle).
Jacob Petit tenta d'installer à Sèvres, en 1847, une petite manufacture, en association avec Moriot père, employé à la manufacture d'Etat, pour y fabriquer de la pâte tendre. La destruction du four demandée par l'Administration fut constatée en 1850.
En 1850, Jacob Petit employait 150 ouvriers, plus 60 au dehors, et son "fonds social" était de 300 000 francs.

Le succès de Jacob Petit fut l'une des raisons de sa faillite en 1848 : ses modèles étaient plagiés, ses élèves débauchés par ses concurrents, ses procès bien que gagnés, fort coûteux. Par ailleurs, son dépôt de Hambourg brûla dans l'incendie de la ville.
Le bilan fut déposé le 24 mars 1848, mais un arrangement intervint et Jacob Petit put continuer son métier et participer aux expositions.
En 1851, Jacob Petit avait déménagé sa manufacture aux Basses-Loges, à Avon. Il la vendit en 1862 à Etienne Jacquemin, et mourut à Paris en 1868.

Jacob Petit déposa de nombreux brevets : 1851 application de l'or ; 1853, moulage de porcelaine transparente, etc.
La production d'objets de décoration de Jacob Petit fut considérable. Garnitures de cheminées, pendules, vases, candélabres de toilette ; tous les mille petits riens dont les élégantes encombraient leurs boudoirs étaient prétexte à mille fantaisies : porte-allumettes, baguiers, flacons, écritoires, etc.
Les styles antérieurs : néo-classique (vases ovoïdes ou médicis), gothique (décors à la cathédrale), Renaissance (buires) ainsi que les influences étrangères recueillies au cours de ses voyages ont influencé Jacob Petit.
Il avait admiré le style rocaille qui avait triomphé en Saxe, à Capo di Monte et à Derby, mais il l'accommoda à sa façon, par exemple en utilisant les statuettes pour en faire des flacons. Quant aux veilleuses, sa fantaisie ne connut pas de bornes.

La marque JP en bleu sous couverte justifie, en principe, l'affirmation que l'objet est bien de Jacob Petit.
Jacob Petit vendant aux décorateurs, il n'est pas rare de trouver à côté du célèbre JP les marques de Darte au Palais Royal, de Schoelcher, de Chapelle, ou de Pannel et Chappel à Bruxelles.



Bibliographie

"Faïence et Porcelaine de Paris"
XVIIIème - XIXème siècles
Régine de Plinval de Guillebon
Editions Faton, Dijon - 1995