Bois de Rose


Dalbergia decipularis
(Fabacae)


Habitat :

Brésil ( Forêt Atlantique de l'Etat de Bahia à celui de Sao Paulo )


Caractéristiques :

Hauteur de l'arbre : 10 à 20 mètres

Couleur :

Jaune rosé avec des veines plus foncées allant jusqu'au violet.
Le grain est moyen et serré, les veines régulières et droites.



Bois de Rose - Tulipwood - Pinkwood - Rosenholz




Utilisation :

Le bois de rose apparaît dans l'ébénisterie parisienne sous la Régence. La mode est alors aux bois clairs et le bois de rose, tout comme l'amarante, le bois de violette et le satiné sont préférés à l'ébène surtout pour de petits meubles.

La grande vogue de ce bois se situe à l'époque Louis XV. Un des premiers meubles en bois de rose que nous connaissons est une commode vers 1730/1740 entrée au Louvre grâce au Legs Carven. Les inventaires des ébénistes en font foi.

L'atelier d'Oeben comporte non seulement des meubles en bois de rose mais un stock de bois et de feuilles pour placage. Il en est de même pour Joubert, dont nous connaissons beaucoup de meubles fabriqués pour la Couronne en bois de rose. Joubert et les ébénistes de cette fin du XVIIIème siècle allient souvent bois de rose et bois violet ; doit-on penser que ce bois violet est de l'amarante (Peltogyne venosa) ou bien est-ce du bois de violette (Dalbergia caerensis) ? L'un ou l'autre de ces deux bois, plus foncé que le bois de rose, encadre souvent d'un filet sombre les panneaux en bois de rose. Le placage de bois de rose est souvent disposé en ailes de papillon.

L'intérêt pour le bois de rose ne faiblit pas jusqu'à la Révolution et la plupart des ébénistes continuent à l'utiliser. On peut citer de très nombreux meubles de Bernard van Risenburg, Montigny, Nicolas Petit, Benneman, Riesener, Carlin et bien d'autres...Dans les inventaires après décès, les meubles ou les stocks de bois de rose sont aussi très fréquents, par exemple chez Palma, mais surtout chez Roussel et Carlin.

Les importations de bois de rose sont attestées tout au long du XVIIIème siècle. De 1726 à 1734, c'est d'abord à Nantes que ce bois arrive puis ensuite à Lorient, mais d'autres ports comme Rouen et Le Havre en reçoivent à la fin du siècle. L'approvisionnement de Paris se fait par transport fluvial du Havre à Rouen et à Paris.

A l'époque révolutionnaire, les bois exotiques deviennent rares et chers. Seules les grands ateliers d'ébénisterie possèdent des stocks assez importants pour inclure ces bois dans la fabrication des meubles.


Sources bibliographiques

"Les bois d'ébénisterie dans le mobilier français"

Jacqueline Viaux-Locquin
Paris Léonce Laget - 1997



Bois
Essences et variétés

Jean Guillano
Editions H. Vial - 1996