Fleurs de Porcelaine
Les manufactures de Vincennes, de Meissen et de Chantilly, rivalisèrent toutes trois dans la première moitié du XVIIIème siècle dans la production de petites fleurs de porcelaine qui étaient par la suite intégrées à des objets décoratifs plus ou moins élaborés.
A Paris, le plus souvent ces oeuvres étaient réalisées sous la supervision des merciers, véritables marchands d'objets de luxe qui étaient seuls à pouvoir rassembler l'ensemble des matériaux et à faire collaborer les artisans nécessaires à leur fabrication.
Nous savons notamment que la reine fit l'acquisition d'un bouquet de fleurs en porcelaine de Vincennes en 1747, puis Louis XV en commanda un second l'année suivante. Tandis que Marie-Josephe de Saxe en envoya un, de grandes dimensions, à son père Auguste III de Saxe, certainement afin de démontrer que la manufacture de Vincennes avait supplanté dans bien des domaines celle de Meissen. A la même période, la marquise de Pompadour, soutint particulièrement cette mode en passant de nombreuses commandes au mercier Lazare Duvaux afin de décorer son château de Bellevue.
Cet engouement pour ces objets rehaussés de délicates fleurs de porcelaine ne cessa de croître jsuqu'au début de la seconde moitié du XVIIIème siècle. Certains lustres, lanternes, candélabres, appliques, pendules, vases et pots-pourris montés...reçurent ce décor formant un véritable trompe-l'oeil.
Dans le domaine des appliques, l'effet est saisissant, les bras de lumières semblent émerger d'un bouquet polychrome, le tout était intégré à l'origine dans un décor de boiseries, de tapisseries ou de toiles peintes dans le même esprit.
Certaines grandes ventes aux enchères du XVIIIème siècle citent quelques exemplaires d'appliques :
Une première, apparue lors de la vente de Charles de Lorraine en mai 1781 : "Deux petits bras de cheminée de bronze surdoré, portant chacun une bobèche de même métal, et ornés de quantité de fleurs de porcelaine de Sèvres".
Une seconde ayant figuré dans une vente anonyme, en fait la vente du duc de la Vrillière, en juin 1777 : "Une paire de bras de cheminée à deux bobèches, carcasse à feuilles de cuivre doré d'or moulu, fleurs et bobèches de porcelaine blanche".
